Les victorieuses

COLOMBANI Laetitia

SolĂšne met provisoirement fin Ă  sa brillante carriĂšre au Palais de justice de Paris quand elle assiste, impuissante, au suicide d’un client qu’elle vient de dĂ©fendre. C’est le burn out. Un psychiatre lui conseille le bĂ©nĂ©volat pour sortir de la dĂ©pression. Une annonce dans un journal la conduit Ă  devenir Ă©crivain public au service de femmes dĂ©munies et accueillies au Palais de la Femme, crĂ©Ă© un siĂšcle plus tĂŽt par Blanche Peyron, une militante oubliĂ©e de l’ArmĂ©e du Salut.  

Laetitia Colombani (La tresse, NB novembre 2017) croise trois destins de femmes qui marquent de leur empreinte un mĂȘme lieu : une religieuse anonyme du XIXe siĂšcle, une combattante de l’ArmĂ©e du Salut du XXe siĂšcle et une jeune avocate d’aujourd’hui. Toutes trois ressentent une profonde empathie pour les femmes en dĂ©tresse. L’auteure Ă©voque en alternance les parcours de Blanche et de SolĂšne, la seconde dĂ©couvrant peu Ă  peu les vertus du bĂ©nĂ©volat. Si l’histoire de Blanche confine Ă  l’hagiographie, celle de SolĂšne parle facilement Ă  un lecteur moderne. Un roman gĂ©nĂ©reux qui donne Ă  rĂ©flĂ©chir sur les dĂ©terminismes sociaux et la possible rĂ©silience, tout en cĂ©lĂ©brant la belle solidaritĂ© d’admirables « victorieuses ». (A.K. et A.-M.D.)