Les souliers lilas.

GUILLEBAUD Catherine

L’auteur a choisi le rĂ©cit et non plus le roman (cf. La fille du bar, NB fĂ©vrier 2005) pour Ă©voquer une femme exceptionnelle. Lorsque sa grand-mĂšre maternelle meurt Ă  quatre-vingt-quinze ans, Mimi s’adresse Ă  la dĂ©funte « ces mots seront pour toi ». Alphonsine naquit au dĂ©but du XXe siĂšcle dans une ferme savoyarde ; elle connut une enfance rude. LingĂšre dans un hĂŽtel, elle rencontra son mari. Ensemble ils exploitĂšrent un hĂŽtel-restaurant, crĂ©Ăšrent une famille puis laissĂšrent Ă  leur fils la direction de l’entreprise. Lorsque l’affaire pĂ©riclita, la vieille dame devenue veuve trouva refuge dans un modeste appartement puis dans une rĂ©sidence pour personnes ĂągĂ©es, enfin dans une maison mĂ©dicalisĂ©e.  L’intĂ©rĂȘt de ce portrait d’une femme dynamique rĂ©side dans sa conception. L’auteur dĂ©voile la forte personnalitĂ© d’Alphonsine par petites touches subtiles. Elle insiste sur ses propres rapports avec la vieille dame qu’elle regrette d’avoir nĂ©gligĂ©e. En outre, elle aborde le problĂšme trĂšs actuel des relations avec les personnes ĂągĂ©es dans notre sociĂ©tĂ©. Le style prĂ©cis et nuancĂ© a un rĂ©el pouvoir Ă©vocateur.