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Violence sur enfant. On nous a habitués à lire sur ce sujet des récits effrayants d’enfants battus, violés, abandonnés, mais voici un livre bien singulier qui nous apprend que la violence, ça peut être aussi l’excès d’amour. C’est que l’évolution de nos sociétés nous a amenés à placer l’enfant au centre de la famille, à lui donner beaucoup d’amour, à tolérer sans punir, mais aussi à l’investir d’une mission : être à la hauteur de nos attentes affectives, scolaires, sociales. Une responsabilité trop lourde pour lui ! En rompant les barrières qui nous séparent de l’enfant – nous voulons tout lui expliquer, nous faire comprendre, donc aimer, rester jeunes et proches de lui – nous brouillons ses repères. L’enfant est roi, certes, mais prisonnier d’une cage dorée qui lui vole son enfance et l’empêche d’évoluer sereinement vers l’âge adulte.
Un livre clair et bien construit, qui assène quelques vérités dont nous n’avons parfois pas conscience. Caroline Thompson, psychiatre pour enfants, permet de prendre une distance intelligente par rapport au discours en vogue depuis longtemps qui fait de l’enfant le « chef de famille ».