Les somnambules

RANDALL C.

« Qui sait ce que nous ne voyons pas et qui pourtant existe bien ? » – Cet aphorisme et quelques autres sont illustrés par une douzaine de charmants petits contes de longueurs inégales qui semblent de prime abord indépendants.

Deux séries de personnages s’y expriment tour à tour : d’abord un homme et une femme flanqués d’un chien subtil, puis Igor et Ivan, habités de pensées pré-langagières. La convergence de l’ensemble se fait jour progressivement et s’affirme dans les vingt pages doucement délirantes du dernier chapitre où les voilà tous embarqués dans un bateau volant.

Si la mer et la terre n’ont guère de séparation, les obscures entrailles du brontosaure contrastent avec les teintes doucement pastel d’un monde onirique. Un dessin très expressif et foisonnant remplit d’une vie intérieure intense des personnages parcourus par des rêves emboîtés, riches en sensations et délicatement humoristiques.