Le Secret de l’étrangleur

SINIAC Pierre, TARDI Jacques

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Montparnasse, janvier 1959. Les héros boivent du Byrrh, du Saint-Raphaël ou du Pschitt, paient en nouveaux francs, roulent en 4 CV, en 203 ou en bus à impériale, lisent Fulgor, prennent les rames Sprague du métro, avec le décor grecqué de la CMP. Pistant ses victimes, l’assassin Esbirol parcourt un Paris brumeux, émaillé de policiers en képi et d’innombrables autres détails nostalgiques des années soixante. L’étranglement par persuasion sous hypnose, est, dit-il, son modus operandi. Bravache, Esbirol entraîne dans ses aventures Alphonse, le potache, qui fréquente sa librairie. La véritable méthode de ses assassinats ne sera que partiellement révélée et  neuf dénouements proposés au lecteur !

 

Cette série noire est traitée avec légèreté et finesse. L’humour naît d’un certain recul du récit par rapport à une intrigue bien ficelée. Le dessin au trait, en noir et blanc hachuré, simple et démonstratif, s’assombrit dans les scènes cruciales. Les bulles, plutôt prolixes, débordent parfois, participant à une mise en page expressive. Le tout fait un livre sortant de l’ordinaire et agréable à lire.