Les silences de la guerre

FOURIER Claire

1943, prĂšs de Brest. Un vĂ©tĂ©rinaire veuf, ancien combattant de 1914-1918, trĂšs pris par ses occupations, vit dans un village avec sa fille adolescente. Une de leurs chambres est rĂ©quisitionnĂ©e par un officier allemand, d’une quarantaine d’annĂ©es, appartenant Ă  l’organisation Todt. Bel homme, trĂšs cultivĂ© et d’une courtoisie exemplaire, il se sent trĂšs Ă  l’aise chez ses hĂŽtes. Entre lui et la jeune fille naĂźt un amour Ă©perdu oĂč les liens physiques s’estompent derriĂšre la connivence intellectuelle, la douceur admirative de l’une s’harmonisant avec la pensĂ©e de l’autre dans une ambiance locale traumatisĂ©e par la guerre.Le thĂšme de l’amour avec l’occupant n’est pas nouveau en littĂ©rature. Claire Fourrier, Ă©crivaine polyvalente (Je vais tuer mon mari, NB dĂ©cembre 1997), s’y plonge en s’efforçant d’élever cette relation Ă  un niveau supĂ©rieur par des considĂ©rations sur la vie, la nature, la peinture, la philosophie. La relation fusionnelle des deux amants, sans nĂ©gliger les aspects matĂ©riels du quotidien, peine Ă  s’exprimer simplement. Le rĂ©cit de cette aventure tragique, s’il n’entraĂźne pas toujours une pleine adhĂ©sion – il est parfois imprĂ©gnĂ© d’une certaine naĂŻvetĂ© –, se dĂ©ploie dans un style fluide et  recherchĂ©, souvent lyrique.