Les quatre coins du monde ; 2

Aout 1914. Alors que la guerre mondiale embrase l’Europe, le capitaine Barentin et le lieutenant Dupuis sont à la poursuite d’un rezzou dans le désert du Hoggar. Ils livrent une « guerre humaine » faite d’approches, de combats brefs et du respect des morts… Mais très vite, ces « indigènes » connaissent l’enfer des tranchées. L’état-major utilise leur vaillance mais les méprise. Il leur assigne les secteurs les plus meurtriers. Les combats furieux soudent les hommes et façonnent leurs chefs. En 1919, ayant retrouvé les dunes et l’immensité du Hoggar, tous sont rattrapés par leur destin. Si le vent du désert effacera leurs traces, longtemps le soir au bivouac on se rappellera leurs exploits.

Ce livre 2 des Quatre coins du monde immerge dans les sublimes paysages du désert comme dans le cloaque des tranchées. Au-delà des dessins magnifiques, des espaces mordorés, et d’une utilisation judicieuse des ombres, ce diptyque est exemplaire dans l’approche psychologique des hommes. Les relations entre les deux officiers, faites de respect et de franchise, l’attachement et la confiance des hommes pour leurs chefs, le respect des coutumes et des croyances : tout cela sonne juste, comme d’autres valeurs moins nobles telles le racisme, le mépris des « indigènes » ou des classes sociales inférieures. Loin d’un conte moralisateur, cet album rappelle que le désert est un formidable creuset d’âmes fortes.