De sa naissance en 1866 Ă sa mort en 1925, Erik Satie ne s’est jamais dĂ©parti dâune inconsolable tristesse. Un fardeau qui vient de son enfance : sa petite soeur et sa mĂšre meurent lorsqu’il a six ans. Le manque et la mĂ©lancolie lâhabitent dĂ©sormais. MoquĂ© par ses camarades, humiliĂ© par ses professeurs, il traverse l’adolescence sans connaĂźtre lâamitiĂ©, se replie sur lui-mĂȘme, rejette toute forme de systĂšme et, refusant de se plier aux rĂšgles, est renvoyĂ© du Conservatoire. Il sâachemine alors vers la misĂšre la plus noire et la solitude la plus nue.   StĂ©phanie Kalfon propose dans ce premier roman une approche poĂ©tique et sensible de la vie d’Erik Satie, une approche de lâintĂ©rieur. Ce nâest pas une biographie : par exemple elle Ă©carte dĂ©libĂ©rĂ©ment les moments heureux quâa connus le musicien ou les artistes quâil a frĂ©quentĂ©s (Cocteau, Picasso, MallarmĂ©, VerlaineâŠ) et les dates sont rares. En revanche elle cite trĂšs largement â en italique â des Ă©crits dâErik Satie, souvent Ă©tonnants dans leur violence, leur amertume, et leur humour aussi. La romanciĂšre a elle-mĂȘme une belle Ă©criture originale, lĂ©gĂšre et rythmĂ©e, qui se dĂ©ploie Ă pas dansĂ©s et entre en rĂ©sonance avec les compositions du pianiste inclassable. (P.H.et M.-C.A.)
Les parapluies d’Erik Satie
KALFON Stéphanie
