Les os de la vérité

SKIPPER Roger Alan

Nous sommes chez les petits Blancs de Virginie. Tuesday Price, la cinquantaine, vit dans un mobile home crasseux et un environnement misérable, il boit, beaucoup. Sa femme attend un bébé, elle le quitte car il a replongé. Le passé le tourmente, il boit. Pour l’exorciser il retourne au pays de leur jeunesse et rebâtit courageusement la maison de ses parents ; ce faisant, il apprend beaucoup de choses… Bien qu’il y ait une mort suspecte, ce n’est pas un polar classique. C’est un roman noir, très noir, à l’écriture drue et crue, qui analyse l’histoire d’une descente aux enfers : l’ivrogne perd ses repères, emmêle tout, hallucine, désespère. L’auteur dépeint aussi, avec un sombre réalisme, le monde délabré de l’Amérique rurale. Le texte, aux multiples références bibliques, met en avant la notion de péché, dévoile le poison du mensonge et de la culpabilité. Un espoir de rédemption ? En tout cas, ce maudit personnage est campé avec vigueur et subtilité, et on suit avec une certaine empathie ses tentatives de rachat, ses espoirs et ses sursauts de courage. (E.B. et M.Bo.)