Les nuits d’argile

Un recueil de 18 nouvelles de Gaëlle Heureux ! Pourquoi en raconter une et pas une autre ?  Cela n’a pas grand sens et peut même induire en erreur tant leur tonalité varie. Tant pis ! Je choisis, moi, de mettre en avant Au bac à shampoing, la septième : on y suit, sur fond de papotages féminins de salon de coiffure mixte (!), les commentaires in petto du client du jeudi, journée à tarif réduit, sur ce qu’il entend, ce qu’il voit… Et c’est très drôle parce que très vrai, avec une légèreté de ton respectueuse de chacun de nous, qui que nous soyons, dans ce microcosme intime de têtes mouillées. 

Du très léger au très grave, au très étrange, avec une imagination renouvelée dans chaque scénario inventé, ce recueil de nouvelles respecte les lois du genre en proposant une chute, mais une chute-surprise, absolument réjouissante même quand elle nous fait frissonner d’un instant d’horreur. Magique ! L’écriture est superbe de « chasse à l’inutile » dans un récit en quelques pages seulement et de talent pour suggérer ce qui donne son unité au recueil : les petits déraillements des vies quotidiennes des couples.

Un mot de plus sur l’éditeur : Antidata, une maison d’édition consacrée exclusivement  aux nouvelles. Bravo !  (C.B et J.G)