Les mots doux.

ROEHR Alain

Cécile, une infirmière pleine de compassion, s’est attachée au vieux monsieur qui est son patient, Florentin Durant. Au mépris du règlement, elle accepte de prendre la clef de son appartement, pour lire un manuscrit qu’il y a laissé. Elle découvre le récit d’une vie toute en grisaille, illuminée, un très bref moment, par un amour fulgurant pour une femme qui l’a séduit puis abandonné. Il ne l’a jamais revue et elle sera la seule femme de sa vie. Elle lui a écrit avoir eu un enfant de lui mais il ne sait même pas si c’est un fils ou une fille. Nous, lecteurs, aurons la réponse, mais lui mourra sans la connaître.

Tel le narrateur des Chambres obscures (N.B. fév. 2003), cet anti-héros est un solitaire qui regarde sa vie passer. Ses amours ont eu comme cadre un cimetière, et le reste de son existence s’est passé derrière une vitre, à regarder le défilé des humains, dans une douce léthargie. L’écrivain est doué pour parler de vies immobiles. Une atmosphère de nostalgie et de mélancolie se dégage de ce roman.