L’éternité n’est pas si longue

CHIARELLO Fanny

Nora, la trentaine passée, fait partie d’un quatuor d’amis inséparables ; « récente miraculée » d’un coma, elle déprime, même si elle a retrouvé récemment l’amour avec Pauline. Quand celle-ci la quitte, elle convainc ses trois amis de vivre avec elle dans une maison à la campagne, où elle pourra les attendre en se promenant dans les bois et les accueillir après leur journée de travail. C’est alors que s’abat sur la planète une épidémie de variole.

 

Fanny Chiarello livre ici une longue réflexion sur notre monde actuel, matérialiste, au futur incertain, voire en danger de disparition, dont la pandémie est la métaphore. Un monde qui offre peu de raisons de s’enthousiasmer à une population enfermée dans la banalité quotidienne. Le roman se présente comme une chronique des réactions officielles et individuelles face à la maladie à travers un assemblage de points de vue et la rédaction du carnet intime de la narratrice. Ce parti pris inscrit le récit dans la vraisemblance, mais bascule, parfois, dans le fantastique tant le fléau devient une intrusion surnaturelle dans l’ordre des choses et la routine humaine. Même s’ils affleurent çà et là, on aimerait un peu plus d’ironie et d’humour dans cette interrogation sur l’existence.