Les mauvaises graines

LLORCA Élodie

AnaĂ©, 13 ans, et Marguerite, 91 ans, font connaissance sur un banc public, au coin d’une rue. Marguerite, atteinte d’Alzheimer, survit dans un foyer lugubre ; AnaĂ© vit avec sa mĂšre, souvent absente. Un dialogue s’installe, et AnaĂ© – seule pour cinq jours – dĂ©cide de partir en stop pour Bormes-les- Mimosas, Ă  la recherche d’un ancien grand amour de sa mĂšre ; Marguerite dĂ©cide de la suivre. Commence alors un road trip Ă©maillĂ© de belles rencontres dont une policiĂšre, un chauffeur routier et sa famille
 Elles arriveront Ă  destination, mais que trouveront-elles ?

Les deux personnages sont attachants ; la perspicacitĂ© douloureuse de la vieille dame, sa bontĂ© et son dĂ©sir de vivre sont un miroir tendu Ă  la jeune AnaĂ©, adolescente fragile bien que dĂ©terminĂ©e, solitaire et en souffrance, avec son journal comme seul confident, sorte de voix off. C’est elle qui raconte, dans un roman d’apprentissage Ă  la fantaisie surrĂ©aliste, entre suspense et Ă©motion, le « Je » ajoutant force au rĂ©cit. Par contre, sauf ironie, on ne comprend pas le titre, vĂ©ritable contresens dans la mesure oĂč les hĂ©roĂŻnes sont tout sauf des mauvaises graines ! (M.-T.D et C.B)