Les hommes passent à Tanger.

BEHN Ari

Andy est un jeune Norvégien qui décide de rejoindre son amie au Burkina-Faso, via le Maroc et le Sahara. Dès le quai de la gare, il est abordé par Valderon, homosexuel sur le retour, qui parvient à s’imposer et à le piloter à travers Tanger et Marrakech. Ce pourrait être Candide au Maroc ! Comme le personnage, Andy parcourt le monde pour retrouver son aimée ; séjourne dans des maisons luxueuses et trouve, par hasard, l’Eldorado. Mais ici, de fêtes en beuveries, notre Candide découvre un monde nouveau où l’homosexualité a ses codes. Les murs abritent une communauté gay fortunée, oisive et libidineuse dont l’hédonisme, érigé en système, fait régner une atmosphère déliquescente.  Délices frelatées de l’autofiction ou simple mise en garde, le récit de Ari Behn avertit le touriste jeune et solitaire qu’il constitue, au Maroc, une proie alléchante. Reste au crédit de l’auteur la belle restitution des paysages de l’Atlas et du folklore des places marocaines.