Les hamacs de carton

NIEL Colin

Dans un village de Guyane, le long du fleuve Maroni, une femme et ses deux enfants sont trouvĂ©s, au petit matin, morts dans leur hamac. L’affaire est confiĂ©e au capitaine Anato qui vient de retrouver la Guyane. Il l’a quittĂ©e enfant et reprend difficilement ses marques dans sa rĂ©gion d’origine. Il dĂ©couvre que la dĂ©funte cultivait manioc et cannabis et que, rejetĂ©e de tous dans son village, elle amassait de l’argent pour partir en Europe. La fonctionnaire chargĂ©e des certificats de nationalitĂ© disparaĂźt Ă  son tour. L’auteur, qui a vĂ©cu en Guyane, connaĂźt trĂšs bien le tissu local et les diffĂ©rentes communautĂ©s qui le composent. Il confronte avec subtilitĂ© les Noirs-Marrons, descendants d’esclaves, soumis aux rĂšgles du chef coutumier, et les gendarmes, reprĂ©sentants de l’ordre français, et se montre respectueux de tous. Il s’abrite derriĂšre l’intrigue policiĂšre pour plaider la cause de ces habitants du fleuve, Ă  cheval entre Surinam et Guyane, qui peinent Ă  avoir une existence officielle. Le personnage du capitaine Anato, en proie Ă  ses tourments personnels, est bien cernĂ©. Un contexte gĂ©ographique peint avec pertinence pour cet habile premier roman.