Les filles de Cuchulainn

CHABAS Jean-François

Au large de l’Irlande, l’üle est minuscule : tout se dit, tout se sait. Difficile pour Mary, veuve de Conrad restĂ© si proche de son coeur, de faire comme si ses jumelles Ă©taient comme les autres. Esther et Rebecca sont si Ă©trangement liĂ©es et interchangeables qu’elles vivent dans leur monde exclusif, et parlent leur propre langage. Belles mais inaccessibles ! Mary elle-mĂȘme n’aurait jamais cru que seul leur immense cheval borgne, indocile et inutile, portant le nom du gĂ©ant celte CĂčchullain, trouverait le chemin de la communication et du salut. Encore aujourd’hui, nul ne sait comment !

 

TrĂšs prolixe : Jean-François Chabas livre un court roman digne de ses meilleurs. Son Ă©criture dense, fluide et « goulayeuse »  rend parfaitement l’ambiance de cette terre dure, Ăąpre, mystĂ©rieuse, avec pourtant quelque chose d’indĂ©finissablement attachant. Le secret liĂ© Ă  la gĂ©mellitĂ© des deux soeurs soutend le rĂ©cit tout en Ă©tant  indĂ©fectiblement liĂ© Ă  la prĂ©sence et Ă  la « personnalité »  du cheval. On se demande parfois qui est ou sont le(s) vĂ©ritable(s) hĂ©ros. C’est la mĂšre qui parle ; malgrĂ© tout ce qui lui Ă©chappe , on la sent vibrer, frĂ©mir, s’interroger, on la voit tenir tĂȘte, fidĂšle Ă  ce qu’elle a dĂ©cidĂ© et acceptĂ© pour ses filles et son cheval

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