Les Femmes du braconnier

Attirée par la mort, fragilisée par la perte précoce d’un père, Sylvia Plath, poète et brillante étudiante américaine, poursuit des études littéraires à Cambridge où elle rencontre Ted Hugues, poète renommé. La démesure de leurs sentiments enrichit d’abord leur création littéraire, mais progressivement Sylvia souffre de dépression que n’exorcisent ni la poésie ni l’enfantement. De son côté, Ted, peu fait pour la monogamie,est étouffé par la vie familiale. Prédateur, il braconne sur d’autres terres et sa nouvelle liaison entraîne le suicide de Sylvia. Première tragédie qui hantera les amants jusqu’à un autre drame.

Peinture efficace de la passion, de la jalousie et de la trahison qui détruisent, le récit décrit admirablement les personnalités, mais surtout les interactions entre poésie et vie intime. Inspirée de faits réels, cette fiction séduit et fait connaître ces deux monstres sacrés de la poésie du XXe siècle. Qualités d’écriture et documentation impeccable bénéficient aussi d’une construction habile : donnant successivement la parole aux différents personnages, l’auteure déroule inexorablement le destin funeste de ces êtres fascinants et excessifs. Comme dans Le désert de la grâce (NB août-septembre 2007), des personnages d’exception revivent avec talent.