Les fantômes de Reykjavik

INDRIDASON Arnaldur

Des grands-parents s’inquiètent de la disparition de leur petite-fille, une droguée qui a servi de « mule » à de dangereux trafiquants. Et quelques années auparavant, une adolescente a été découverte, noyée dans un lac au centre de Reykjavik. Konrad, policier à la retraite, fin limier, tente de résoudre les deux affaires, aidé par son amie Eyglo, médium à ses heures.

L’intrigue, ou plutôt les intrigues, progressent lentement, avec des détours qui, en définitive, se révèlent utiles. Le ton est mesuré, le langage clair et, par une construction habile, les deux énigmes finissent par se rejoindre. L’évocation des manquements et des erreurs de certains policiers, des retours sur le passé souvent douloureux, avec de lourds secrets familiaux, humanisent le récit. Se pose aussi la question du pouvoir des médiums. La violence, l’alcool, la perversité, l’inceste, sont omniprésents que ce soit dans les milieux de la délinquance ou cachés au sein des familles. Le célèbre auteur (Les roses de la nuit, Les Notes octobre 2019) dresse un tableau très sombre de l’Islande urbaine. Un ouvrage qui ne laisse pas indifférent et dont le suspense se maintient jusqu’au bout. (M.F. et M.S.-A.)