Les douze contes de minuit

BACHI Salim

Ces douze nouvelles complĂštent les trois romans de ce jeune auteur dont le talent avait Ă©tĂ© trĂšs apprĂ©ciĂ© (Tuez-les tous, NB janvier 2006). La toile de fond est toujours la ville imaginaire algĂ©rienne de Cyrtha. La peur rĂšgne : les insectes mutants tuent les humains en commençant par les enfants et ce thĂšme de la premiĂšre nouvelle est repris dans la derniĂšre. Les autres traitent de la haine, du sombre plaisir de tuer, de l’obsession des femmes dans un monde oĂč elles sont cachĂ©es, de l’amitiĂ© déçue, de la trahison et de l’usage immodĂ©rĂ© du haschisch pour supporter cela. Seule touche de lumiĂšre, un hymne lyrique Ă  Cyrtha, ville maritime ancienne et chĂ©rie.  L’écriture recherchĂ©e est parfois un long lamento sans ponctuation, un cri semĂ© d’injures ; rĂ©el et fantasme se mĂȘlent et le lecteur se perd et s’essouffle. Des pages superbes, nourries d’histoire et de culture, cĂŽtoient des imprĂ©cations sordides, prononcĂ©es par des bouchers sanguinaires et terrifiĂ©s. Textes poignants et dĂ©sespĂ©rĂ©s : les insectes tueurs reprĂ©sentent bien la mort aveugle et despotique, omniprĂ©sente.