Les dépossédés.

MCLIAM Robert Wilson

Londres, Glasgow et Belfast abritaient à la fin des années quatre-vingt une population déshéritée dont les souffrances ont tant ému l’auteur, lui-même d’origine pauvre, qu’il a voulu décrire ses rencontres avec ceux qui ont perdu travail, conjoint, logement et même enfants et sombré dans le pessimisme ou l’alcoolisme, surtout les hommes. Paru en Angleterre en 1992, cet essai, accompagné de photographies, peint des cas concrets si alarmants que l’auteur déprimé laissa son ami photographe relater les expériences écossaises. Celui-ci partagea le dénuement de certains et reconnut leur dignité.

 

Admiratif du courage des femmes sur lesquelles tout repose, l’auteur s’indigne des personnels et dispositifs sociaux qui ont permis cette détérioration inadmissible des conditions de vie des classes défavorisées. Il attaque le bas niveau des salaires, l’exploitation et le thatchérisme avec virulence, les exemples frappant plus le lecteur que les nombreux chiffres. La réelle implication des ces deux hommes, leur qualité d’écoute et leur empathie font de cette lecture parfois éprouvante un document-choc qui révèle la personnalité de l’auteur dont l’écriture vigoureuse, déjà remarquée dans Ripley Bogle (N.B. fév. 1997), avait impressionné.