Les corps de verre : mélancolie noire

ERIK AXL SUND

Banlieue de Stockholm. Prête à se suicider, Maria, dix-sept ans, appelle en vain son amie Vanja et Isaak, leur professeur de dessin au centre d’animation du Lys. Elle se jette par la fenêtre. Ce drame s’inscrit dans une vague de suicides de jeunes, morts en écoutant une cassette, une musique apocalyptique et tonitruante du groupe « Hunger ». Chargé de l’enquête, le commissaire Jens Hurtig, ami d’Isaak et de la famille de Vanja, découvre des adolescents violents, sans repères ni morale, prêts à tuer ou à se tuer. Quand leur passé refait surface, certains adultes ne sont pas en reste. 

L’auteur reprend dans ce roman long et touffu le thème de ses ouvrages précédents (Catharsis : Les visages de Victoria Bergman ; 3, NB août-septembre 2014) : l’influence prépondérante du passé sur l’avenir des jeunes que les traumatismes d’une enfance difficile ont poussés en marge de la société, vers la révolte permanente, la drogue, le suicide, le crime. Dans une construction chaotique un peu déroutante, ce « psycho-thriller » très noir, qui met en scène en de courts chapitres de nombreux personnages aux histoires tragiques, maintient jusqu’au dénouement un suspense que les fidèles lecteurs d’Erik Axl Sund sauront apprécier. (C.-M.M. et D.A.)