2059. ChloĂ© vit dans un monde en deux couleurs, celles des auras qui nimbent chacun. Les Bleus sont dominants, certains s’angoissent – telle la mĂšre de l’adolescente – Ă l’idĂ©e d’une bascule qui ferait d’eux des Rouges, considĂ©rĂ©s comme des criminels et dĂ©linquants. L’inventeur du scanner rĂ©vĂ©lateur – un simple tĂ©lĂ©phone pour les particuliers – poursuit ses recherches pour trouver un remĂšde. Faute d’avoir pu intĂ©grer un lycĂ©e bleu Ă cause de ses rĂ©sultats, ChloĂ© doit frĂ©quenter un Ă©tablissement mixte et dĂ©couvre des Rouges de son Ăąge. Le genre science-fiction n’apporte pas grand chose Ă cette condamnation de la discrimination. Le « paysage » scolaire est marquĂ© France, 2015 : collĂšge, brevet, programme sans surprise et profs sympas ou tyranniques. Les rapports entre adolescents sont bien vus. Mais le savant et sa pilule miracle, dĂ©vorĂ© d’ambition et sans scrupules, le soulĂšvement des travailleurs plaquĂ© sur l’intrigue personnelle et des parents caricaturaux n’aident pas cette mĂ©taphore Ă convaincre, malgrĂ© son idĂ©alisme qui remporte la victoire in extremis. Sans compter sa psychologie simpliste, telle la « culpabilitĂ© profonde » censĂ©e expliquer la bascule de Bleu Ă Rouge, dont l’hypnose dĂ©barrasse un hĂ©ros en 5 minutes chrono. (R.F. et M.D.)
L’empire des auras
COSTE Nadia
