Légère comme un papillon

MARZANO Michela

Michela est une enfant sage, studieuse et plutôt brillante. Elle souhaite obstinément ne pas décevoir son père. Alors elle se veut irréprochable : elle redoute tellement en s’éloignant de l’excellence de perdre l’amour de ce père qui a forcément raison. Pour exorciser cette peur omniprésente, elle tente de maîtriser ce qui échappe à son contrôle, ce qui la terrorise, son corps, ses émotions, et parmi ses besoins, en premier lieu, la faim. Michela traverse l’enfer de l’anorexie, côtoie le vide et la mort… et lentement se relève. C’est sa propre traversée que livre ici Michela Marzano (Le contrat de défiance, NB décembre 2010). Philosophe, universitaire, auteur de nombreux ouvrages sur le corps, elle confie ses fragilités et son combat. Elle dénonce les certitudes et les généralisations, l’image d’Épinal de l’anorexique manipulatrice et perverse, de son « corps fétiche… fashion victim», de son « refus de la féminité », de son « rapport symbiotique à la mère »… Elle raconte sa souffrance et son chemin de renaissance par l’acceptation de ses limites et de ses désirs alors même qu’ils paraissent générer contradictions et paradoxes identitaires. Une confession peu didactique, intimiste, écorchée, parfois irritée ou confuse, dont la sincérité atténue le narcissisme.