L’école est finie

GREVET Yves

Il n’y a plus d’école publique gratuite même si l’enseignement reste obligatoire. Les familles aux revenus modestes envoient leurs enfants dans les établissements sponsorisés par des multinationales. Là, en échange de plusieurs « heures de compensation », les écoliers sont initiés aux matières de base par le biais des services fournis par l’entreprise. Ainsi Albert, revêtu de sa combinaison vert fluo, s’occupe dès cinq heures du matin du « réassort » des rayons avant d’apprendre à lire dans le catalogue  « Jardins et Maisons ».  Son grand regret est de ne plus voir son amie Lila ; elle était chez Speed-fooding et a décidé d’intégrer une « école du maquis » (structure clandestine animée par d’anciens professeurs).La police enquête.

 

Par l’auteur de Méto, ce court roman d’anticipation se situe en 2028 en région parisienne, quand le libéralisme affranchi de toute contrainte a amené au retour d’une forme d’esclavage.  En dépit du brin d’espoir évoqué en dernière page, cette fable de politique fiction, sans concession, joue les Cassandre et laisse paraître le mal être de l’auteur, enseignant lui-même, face aux enjeux de l’éducation. Un support intéressant pour une réflexion et une discussion sur les abus de la mondialisation, les dérives possibles du système capitaliste. Une lecture-choc à partir de 12/13 ans.