L’eau rouge.

ROZE Pascale

En 1948, Laurence s’engage comme auxiliaire de l’armĂ©e française en Indochine. ArrivĂ©e Ă  Saigon, elle dĂ©crit le foisonnement des odeurs et des couleurs et raconte sa vie de jeune femme consciencieuse et timide au milieu de ce monde d’hommes. Dans cette colonie tranquille, l’ennemi apparaĂźt peu Ă  peu, silencieux, insaisissable, et c’est la guerre. Laurence la dĂ©crit comme elle dĂ©crit son quotidien, avec distance et indiffĂ©rence, comme pour se protĂ©ger. Puis elle rentre en France oĂč elle se marie et mĂšne une vie bien rangĂ©e jusqu’au moment oĂč ses souvenirs d’Indochine la tourmentent et l’entraĂźnent dans la dĂ©pression : n’est-elle pas coupable de l’exĂ©cution d’un Vietnamien ?  Ce livre trĂšs linĂ©aire accorde peu de place Ă  la profondeur psychologique et Ă  l’épaisseur des personnages ; Laurence observe les Ă©vĂ©nements avec dĂ©tachement, elle ne les vit pas. L’émotion n’arrive qu’en fin de livre, lorsque ses souvenirs d’Indochine prennent enfin du relief. Pascale Roze a obtenu le prix Goncourt pour Le chasseur zĂ©ro (NB aoĂ»t-septembre 1996).