Le voyant

GARCIN JĂ©rĂŽme

NĂ© en 1924, Jacques Lusseyran perd la vue Ă  huit ans. En 1941 ce khĂągneux aveugle de dix-sept ans devient le chef d’un groupe de rĂ©sistants qui rejoindra le rĂ©seau « DĂ©fense de la France ». DĂ©noncĂ©, il est incarcĂ©rĂ© Ă  Fresnes puis dĂ©portĂ© Ă  Buchenwald. LibĂ©rĂ©, il s’aigrit du refus du droit Ă  enseigner Ă  cause de son infirmitĂ©, Ă©crit Et la lumiĂšre fut qui a peu d’échos. En 1958 il part enseigner aux États-Unis oĂč il est trĂšs bien accueilli et reconnu pour son livre. Il meurt avec sa troisiĂšme Ă©pouse dans un accident de la route en 1971. Peu de gens sans doute connaissent l’oeuvre et la vie de Jacques Lusseyran. TrĂšs difficile aussi de trouver son livre, pourtant publiĂ© Ă  des milliers d’exemplaires aux États-Unis et en Allemagne. Pour rĂ©parer cette injustice et cet oubli, JĂ©rĂŽme Garcin (Bleus horizons, NB fĂ©vrier 2013) construit une belle biographie, Ă©crite dans une langue pleine de tendresse et de couleurs inspirĂ©es par celui dont il parle, un homme sĂ©duisant qui avait beaucoup Ă  transmettre et dont l’Histoire a bouleversĂ© le destin, lui qui rĂ©pĂ©tait : « Les vrais yeux travaillent au-dedans de nous ».