Le voyage qui ne finit jamais

ROIG José Miguel

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Guillermo Torrealba, cinquante ans, autrefois architecte, reconverti dans l’horticulture, coule une semi-retraite, apparemment paisible, avec sa seconde Ă©pouse, spĂ©cialiste de la culture des roses. Un pan douloureux du passĂ© va soudain resurgir dans un visage entrevu Ă  la tĂ©lĂ©vision lors d’une cĂ©rĂ©monie officielle. Ce visage est celui de l’homme qui, quinze ans auparavant, a violĂ©, tuĂ©, devant lui rĂ©duit Ă  l’impuissance, sa premiĂšre Ă©pouse enceinte de leur second enfant.

 

Plusieurs voix narratives jalonnent ce voyage infini qui emprunte plusieurs pistes. D’abord Guillermo lui-mĂȘme qui, accompagnĂ© de ses souvenirs heureux ou douloureux dans un monologue intĂ©rieur, se lance dans une poursuite vengeresse du meurtrier. Ensuite un narrateur omniscient, dans un Caracas parfois inquiĂ©tant esquissĂ© en quelques traits, convoque des personnages tous liĂ©s par un passĂ© trouble. Enfin des confrontations orchestrĂ©es entre ces mĂȘmes figures offrent un troisiĂšme regard sur les Ă©vĂ©nements. Un roman, Ă©crit avec sobriĂ©tĂ©, dont le suspense pĂątit de l’aspect fabriquĂ© du rĂ©cit, Ă  la fois intimiste et politique, dĂ©nonciateur de la corruption qui gangrĂšne le pays.