Le vol de la cigogne

MODRIMANE

Les journaux, l’école, la cour de rĂ©crĂ©ation, tout le monde en parle : le pĂšre de Wilson Renorbert est en prison pour dĂ©tournement de fonds et tentative de fuite. La classe est divisĂ©e sur l’accueil Ă  rĂ©server Ă  leur camarade. Pour certains le pĂšre voleur n’a que ce qu’il mĂ©rite, les autres s’inquiĂštent : Wilson, comment rĂ©agit-il ?  

 

La B.D. ouvre des pistes essentielles : honte d’un fils, dĂ©cidĂ© dorĂ©navant Ă  couper toute relation. Remords du pĂšre qui reconnaĂźt sa faute. Peut-on rĂ©duire un homme Ă  ses actes ?  Doit-on appliquer la loi du talion ? Sous quelles formes la solidaritĂ© peut-elle se manifester ? Les enfants, bien d’aujourd’hui,  forment un microcosme parfaitement capable de rĂ©flexions sensĂ©es tout en les abordant Ă  leur maniĂšre et dans leur langage.  Les 100 pages se tournent vite : les vignettes sont larges et comportent peu de bulles, et image et texte s’éclairent mutuellement. Dans des passages oniriques, clairs et comprĂ©hensibles, les personnages sont reprĂ©sentĂ©s sous forme d’animaux : gardiens et prisonniers endurcis forment une belle galerie de hyĂšnes, chacals, ou tigres, et les enfants apparaissent sous forme d’oiseaux. L’image passe alors du beige-brun Ă  des tons violacĂ©s. Un ouvrage sensible, profond au ton juste.

 

Â