Le village de l’Allemand ou Le journal des frères Schiller

SANSAL Boualem

Malrich et Rachel, deux frères de mère algérienne et de père allemand, habitent chez un oncle dans une banlieue sensible de Paris. Ils ont peu de nouvelles de leurs parents, partis vivre en Algérie, jusqu’au jour où Rachel se suicide. C’est un véritable choc pour Malrich, jusqu’alors insouciant et flirtant volontiers avec les voyous. La découverte du journal intime de son frère fait basculer sa vie : il apprend que leurs parents, et presque tout le village, ont été massacrés par le GIA et que leur père était un ancien nazi. Avançant à tâtons dans ce cauchemar éveillé, Malrich suit comme un pèlerin les traces de ce père assassin. Peu à peu monte en lui la haine du totalitarisme, des idéologies broyeuses d’hommes, du nazisme comme de l’islamisme.

 

Boualem Sansal exprime avec son talent habituel l’accablement et l’obsession. Les phrases sont courtes, hâtives et sèches, elles sont impitoyables et frappent juste. L’auteur, algérien, fustige avec courage l’indifférence devant les dictatures, en particulier l’islamisme qui hante nombre de ses livres (Dis-moi le paradis, NB juin 2003).