Fleuve de cendres

BERGEN Véronique

Ambre et Chloé son amante tentent de transfigurer le monde passé en en faisant ressortir le côté lumineux. Chloé, bombe imprévisible, bâtit à travers son étrange journal une « tour de Babel » faite de mots « vibrionnant dans leurs jambages » afin d’exorciser la disparition de la race juive lors de la dernière guerre. Ambre cherche à la rejoindre sur ce terrain et le témoignage du grand oncle Ossip, rescapé des camps de la mort, lui montre le chemin.  Véronique Bergen, philosophe et poète, s’exprime avec un lyrisme débridé déjà signalé dans Kaspar Hauser ou la phrase préférée du vent (N.B. juil. 2006). Par une déferlante de mots elle évoque la mer, source d’inspiration inépuisable, établissant un parallèle entre la mer et le caractère de son amante. De manière sèche et froide, la cruauté infinie des nazis ponctue le récit, mais cette logorrhée philosophico-poétique submerge littéralement le lecteur.