Au XIXe siècle, une affaire criminelle déchaîna l’imagination populaire. L’aubergiste Pierre Martin, sa femme et leur commis furent accusés d’avoir tué des voyageurs dans leur auberge de Peyrebeille, en Ardèche, et même d’avoir brûlé leurs corps dans un four à pain. Le procès ne leur imputa finalement qu’un seul meurtre pour lequel ils furent décapités devant leur maison en 1833. La thèse de ce livre est qu’ils étaient innocents, mais que Martin s’est attiré la haine du voisinage parce qu’il avait fait partie d’une bande de royalistes très violents, la « chouannerie » de l’Ardèche. Une machination judiciaire se mit ainsi en branle. La première partie de ce livre reconstitue minutieusement les dépositions des témoins tous à charge, c’est assez fastidieux ; puis l’auteur raconte les événements qui ont suivi la Révolution dans cette région, les haines, la « Terreur blanche » et ses excès. Après avoir réécrit à sa façon l’histoire de Jacob (Le gué du Yabboq (Jacob l’homme qui se battit avec Dieu ; T.I) et Le roi sans couronne (Jacob l’homme qui se battit avec Dieu ; T.II), NB décembre 2007), l’auteur s’efforce de montrer que l’opinion publique, habilement manipulée, peut aboutir à des erreurs. La légende continue puisque deux films ont été tirés de cette histoire, l’un en 1951, l’autre tout récemment.
Le secret de l’Auberge rouge
MESSADIÉ Gerald