Le roman du mariage

EUGENIDES Jeffrey

Mitchell est amoureux de Madeleine qui est amoureuse de Leonard. Tous les trois sont Ă©tudiants en derniĂšre annĂ©e Ă  la Brown University au dĂ©but des annĂ©es quatre-vingt. Alors que Mitchell, timide et transi, se spĂ©cialise en thĂ©ologie, Madeleine suit le cours de littĂ©rature anglaise de la fin du XIXe siĂšcle et celui de sĂ©miotique. Leonard, maniaco-dĂ©pressif, est en biologie. Ses propos et son look playboy la fascinent autant que l’essai de Barthes Fragments d’un discours amoureux qu’elle Ă©tudie. Ils vont vivre ensemble. Mitchell, Ă©conduit, part faire son tour du monde en s’arrĂȘtant chez MĂšre Teresa. Dix ans aprĂšs Middlesex (NB dĂ©cembre 2003, prix Pulitzer 2003), voici un Ă©pais roman qui peut dĂ©concerter. Il mĂ©lange les genres : fiction romanesque (l’histoire des trois Ă©tudiants), essai (littĂ©rature victorienne et structuralisme), Ă©tude de moeurs (la vie sur les campus amĂ©ricains). C’est avec tendresse et empathie mais luciditĂ© que l’auteur observe ces jeunes diplĂŽmĂ©s qui dĂ©couvrent l’amour et doivent affronter une vie d’adulte qui ne fait pas de cadeau. Il en analyse le cheminement sentimental et intellectuel. Le ton est Ă  la fois grave et ironique, parfois vachard. MalgrĂ© quelques longueurs, on est emportĂ© par cette fresque trĂšs Ă©laborĂ©e et dĂ©complexĂ©e.