Le roi banal

OZANAM Antoine, KYUNG-EUN

De l’univers étriqué d’une petite villa de retraité au centre d’une ville qui ressemble à Strasbourg, Papy s’extrait en rêvant : il est le roi du petit état qu’il a nommé Georgettia, rappelant le prénom de son épouse disparue il y a plus de vingt ans. Sa principale occupation est d’écrire au secrétaire de l’ONU afin de voir reconnu son royaume. Il peut alors oublier les déceptions qu’il éprouve devant la famille de sa fille acariâtre, de ses deux petits-fils turbulents et de son gendre, postier sans ambition. Les lettres expédiées rapprocheront ce dernier de son beau-père. Tout est doux dans ce roman graphique dont l’auteur aime manifestement le héros et sa tranquille folie. Le dessin stylisé par une plume pleine de finesse, égayé par une palette aux tonalités majoritairement paisibles et mates, sait faire entrer le rêve dans la réalité, que ce soit pour décrire le léger dérangement du papy ou les accès de colère jalouse de sa fille. Un moment d’émotion simple.