Le regard et l’écrit

NAIPAUL V.S.

Le prix Nobel de littérature 2001 se réfère à son enfance et aux relations littéraires nouées avec son père. Originaire d’une famille pauvre de Trinidad, il évoque la diaspora indienne qui, en perte de repères, entretient le souvenir d’une Inde mythifiée. Il confie les difficultés rencontrées pour comprendre la littérature anglaise et commence une analyse en forme de diatribe d’auteurs aussi divers que Walcott, Powell ou Flaubert – qu’il critique vivement après l’avoir encensé… Après Le regard de l’Inde (NB mars 2010), il vagabonde entre souvenirs personnels, vie de Gandhi et autres figures laissant entrevoir « l’Inde immobile, décrépite, cruelle… ». Enfin il en fustige l’évolution – pays devenu « dur et matérialiste » –, la vie intellectuelle et en particulier la littérature qu’il juge non autonome. Dans un style élégant et acéré, en cinq chapitres juxtaposés, parfois répétitifs, reflétant son désarroi, V.S. Naipaul promène un regard percutant sur la création littéraire et ce qui en constitue “le matériau”.