Le recruteur

GRIMAUD Michel

Dans un univers désolé, la campagne est envahie par des carcasses rouillées, les villes protégées par des vigiles, les zones interdites retranchées derrière des barbelés et surveillées par des miradors. Nombre d’humains sont des vagabonds affamés, chômeurs de père en fils. Seule alternative pour ces malheureux : mourir dans l’espace ou mourir sur Terre, victimes de la radioactivité dans la centrale nucléaire. Aucune échappatoire dans cet univers hypermécanisé où tout individu est repéré en permanence. Pour échapper à la misère, Vivien est devenu recruteur et embauche – par la force ou la ruse – des employés pour travailler dans l’espace. L’atmosphère désolée d’un univers impitoyable, malgré une certaine solidarité entre chômeurs, de fin de XXIe siècle, est bien dépeinte dans ce roman un peu désespérant. L’intrigue progresse avec efficacité – même si la conclusion est un peu rapide – posant le problème de l’absence de liberté, de la déshumanisation et de la solidarité.