Le peuple n’aime pas le peuple : la Côte d’Ivoire dans la guerre civile

KOUAKOU Kouakou Ghabi

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Septembre 2002 : la guerre civile en Côte d’Ivoire éclate. Ce livre est une longue plainte, douloureuse et angoissante, celle d’un Ivoirien piégé dans les combats. Ayant quitté la campagne pour Abidjan, l’homme assiste à des scènes terribles, s’enfuit au Ghana puis revient vivre au pays, ballotté au gré des événements. Il devient vite un jouet entre des “rebelles”, qui l’enrôlent de force dans leurs trafics, et des “patriotes” arrogants. Ce sont eux les nouveaux maîtres, plus corrompus que les “officiels”, ne cherchant qu’à s’enrichir, loin de toute idée révolutionnaire, et à abuser de leur pouvoir. Face à eux, la France n’a pas le beau rôle, et l’ONU est inexistante.

 

Kouakou Ghabi Kouakou décrit, sans jamais sombrer dans le voyeurisme, cet étau étouffant dont on ne peut jamais sortir : tortures, barrages, viols, rackets. Son langage garde une certaine pudeur, le livre est écrit comme un journal intime, sans grandes analyses sur la guerre ivoirienne, dans un style simple et chantant, imprégné du pittoresque africain. Malgré quelques longueurs, l’ouvrage a la valeur d’un témoignage vécu par un homme modeste.