Le Peuple est un golem. (Grand Vampire ; 6.)

SFAR Joann

À travers des cases aux frontiĂšres ondulantes, Sfar continue Ă  inspecter le monde des Vampires. Qu’on aime ou dĂ©teste, on est obligĂ© d’admirer l’imagination dĂ©bridĂ©e de l’auteur, metteur en scĂšne d’une multitude de personnages tous plus improbables les uns que les autres, parmi un univers fou dans lequel s’expriment les sentiments et les agissements les plus profondĂ©ment humains : l’amour, la jalousie, la course au pouvoir, la violence, soeur de la haine et du racisme les plus primaires. On est en plein dĂ©lire, dans un rĂ©cit dĂ©contractĂ© dont le graphisme sophistiquĂ© peut parfois paraĂźtre dĂ©sinvolte. Les couleurs sont chatoyantes et changeantes, comme issues d’un kalĂ©idoscope.

L’Ă©pisode tourne autour d’un gĂ©ant monstrueux, le Golem, que le vieux juif a crĂ©Ă© pour se protĂ©ger. Sorte d’arme fatale dont la conduite est dictĂ©e par un code en hĂ©breu, il est convoitĂ© par les puissants qui veulent l’utiliser Ă  leur profit. Les amoureux de la paix et de la nature triompheront. En une fable dĂ©lirante, l’auteur prĂ©sente un miroir dĂ©formant Ă  notre monde, laissant le lecteur tirer la morale de l’histoire.