Le mur de verre.

SCHINDEL Robert

Vers 1980, le procĂšs d’un ancien tortionnaire, dit “briseur de tĂȘtes”, remue les Viennois. La gĂ©nĂ©ration postĂ©rieure se trouve interpellĂ©e par l’attitude de ses parents au temps du nazisme. L’auteur, fils de dĂ©portĂ©s, met face Ă  face de multiples personnages : chacun est renvoyĂ© au passĂ© de ses pĂšres et  mĂšres, juifs, nazis ou communistes et glisse dans le doute, la culpabilitĂ© et une attirance vers ceux de l’autre bord.

 

DĂšs les premiĂšres pages du roman, publiĂ© Ă  Francfort en 1992 (un film en a Ă©tĂ© tirĂ© en 2002), un rĂ©citant qui restera mal dĂ©fini raconte Ă  la premiĂšre personne les aventures, les rĂ©flexions et les dĂ©marches des protagonistes. L’identification difficile des personnages, dĂ©signĂ©s alternativement par leur prĂ©nom ou leur nom seul, prolonge l’incertitude du lecteur. L’écriture, en phrases nettes, passe en de courts chapitres des uns aux autres, coiffant la diversitĂ© des destinĂ©es. Une atmosphĂšre lourde pĂšse de plus en plus sur le lecteur qui entre ainsi dans la familiaritĂ© de personnages trĂšs humains, auxquels il s’attache, et dont l’origine s’estompe devant des fatalitĂ©s parallĂšles. Signalons un bon glossaire de termes juifs.