Le Mangeur de livres

MALANDRIN Stéphane

Lisbonne, 1488. Adar et Faustino, nĂ©s le mĂȘme jour, sont insĂ©parables. MisĂ©rables, toujours affamĂ©s, spĂ©cialistes des coups pendables, rebelles Ă  toute autoritĂ©, ils chapardent aux tables des riches et sĂšment une terrible pagaille. On les poursuit. Un prĂȘtre, colosse douteux, les sauve, mais les enferme aussitĂŽt pour leur apprendre Ă  lire un mystĂ©rieux codex. Les petits monstres le tabassent ! Et quand Adar avale avec dĂ©lices les pages en vĂ©lin, une Ă©trange mĂ©tamorphose s’opĂšre
  L’auteur, grand admirateur de Rabelais, s’en fait le suiveur fidĂšle dans ce premier roman. Avec une Ă©rudition piochĂ©e dans l’oeuvre du maĂźtre –  et une trĂšs utile bibliographie en postface, car tout est consultable sur Internet – distillĂ©e avec humour, il mĂšne la farce avec dĂ©mesure dans un tourbillon d’aventures rocambolesques et des avalanches de mots drus, savants ou, forcĂ©ment, scatologiques. Une truculente caricature balaie la sociĂ©tĂ© : nobles, hommes de loi, ecclĂ©siastiques ou pauvres hĂšres
 La morale et le fantastique sont parfois un peu Ă©nigmatiques, mais les nombreux morceaux de bravoure « Ă  la maniĂšre de » sont fort bien troussĂ©s – incroyable richesse de l’écriture ! – et illustrent avec pertinence que « rire est le propre de l’homme ».  (L.K. et M.-C.A.)