Le loup de minuit

SOLEIL Émilie, SERON Émilie

C‘est pour cette nuit ! PortĂ©e par les feuilles, la nouvelle s’envole : le loup sera lĂ  Ă  minuit. De maison en maison, chaque famille s’empresse de rejoindre l’Abri, emportant avec elle un petit quelque chose de son quotidien. Comme tout un chacun, Robin–Lapin a peur du loup, et n’ayant reçu que trĂšs peu de rĂ©ponses Ă  ses questions, il suit son propre raisonnement.

 De page en page un dĂ©filĂ© bigarrĂ© se forme et s’amplifie. Nulle trace d’inquiĂ©tude chez qui que ce soit, le lapinou est bien le seul Ă  se « triturer le ciboulot », entretenant lui-mĂȘme le quiproquo. LĂ  est le seul effet du scĂ©nario, plagiat animalier de la « Pastorale des santons de Provence », avec le loup dans le rĂŽle du petit JĂ©sus. Les couleurs, Ă  mi-chemin entre aquarelle et colorisation informatique, donnent Ă  certains tableaux un vague air psychĂ©dĂ©lique. Certes il y a de l’animation et chaque famille est bien campĂ©e. Ritournelle informelle, le texte, plutĂŽt travaillĂ© et poĂ©tique, rend bien l’effet recherchĂ©, mais tous ces efforts tournent Ă  vide.