Le jour d’avant

CHALANDON Sorj

27 dĂ©cembre 1974. Un coup de grisou dans la mine de LiĂ©vin fait quarante-deux morts. Joseph en rĂ©chappe. Gravement brĂ»lĂ©, il meurt Ă  l’hĂŽpital au bout d’un mois. Un an plus tard exactement, Michel, son jeune frĂšre, retrouve leur pĂšre pendu. Dans une de ses poches, un papier avec ces mots : « Michel, venge-nous de la mine ». Bien des annĂ©es aprĂšs, ce dernier, en deuil de sa femme, lĂąche son travail de routier et rentre au pays sous un faux nom pour retrouver le contremaĂźtre qu’il tient pour responsable de la mort de son frĂšre.

 

Jeune journaliste lors de cette catastrophe, Sorj Chalandon (Profession du pĂšre, NB octobre 2015) s’était promis de crier son indignation sur la condition des mineurs et la fatalitĂ© du grisou. D’une plume incisive et empathique, en Zola du XXIe siĂšcle, il exprime, Ă  travers Michel, le narrateur, sa fascination pour la vaillance des hommes et son horreur de la mine. Il crache sa haine – comme les vieux mineurs leurs poumons – envers ceux qui les menĂšrent Ă  la mort, l’oeil sur le rendement. À la fois roman social percutant et thriller psychologique sur fond de culpabilité : un bel hommage aux gueules noires. (C.-M.T. et C.G.)