Le Jardin des Justes : de la liste de Schindler au tribunal du bien

NISSIM Gabriele

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Moshe Bejski, Juif polonais, fut sauvĂ© de l’Holocauste par le cĂ©lĂšbre Oskar Schindler. En 1961, il ressentit la nĂ©cessitĂ© impĂ©rieuse d’honorer la mĂ©moire de son sauveur en recensant ceux qu’il a sauvĂ©s (la liste de Schindler). Au mĂȘme moment, l’État israĂ©lien dĂ©cida d’honorer les Justes, c’est-Ă -dire les non-juifs ayant risquĂ© leur vie pour sauver la vie d’un juif. MalgrĂ© le combat de Bejski qui prĂ©sida la Commission des Justes de 1970 Ă  1995, Schindler ne fut jamais reconnu Juste Ă  part entiĂšre car certains dĂ©tracteurs lui reprochaient d’avoir profitĂ© financiĂšrement de la guerre.

 

Cette enquĂȘte trĂšs documentĂ©e et convaincante explique pourquoi il a fallu affiner la notion du Juste, allant jusqu’à sacrer une Polonaise antisĂ©mite ! Ainsi le Juste ne fut plus seulement celui qui avait risquĂ© sa vie mais aussi celui qui avait tentĂ© d’informer les dirigeants mondiaux du gĂ©nocide. De façon plus universelle, le Juste pourrait ĂȘtre dĂ©fini comme « celui qui s’élĂšve contre tous, en son Ăąme et conscience pour sauver son prochain, mĂȘme s’il n’est pas issu de sa communautĂ© ethnique ou religieuse. »