Le film

PETITJEAN-CERF Cypora

Lassée des expériences pédagogiques, une institutrice de la banlieue de Lille convainc une voisine de réaliser avec elle un film de témoignage sur leurs existences respectives, destiné à être proposé au jury d’un festival de documentaires. Face à la caméra chacune raconte son enfance ses rêves et ses obsessions. Ruth, le cerveau, est obsédée par la religion juive et Gisèle par d’étranges réminiscences espagnoles. Le mystère dont elles s’entourent et l’énergie qu’elles investissent dans l’entreprise modifient peu à peu le rapport avec leur entourage, lequel envahit le récit.

 Déjà présente sur la scène littéraire (Le corps de Liane, N.B. février 2007), l’auteure affirme un goût pour le jeu et le fantastique teinté d’humour. Dans l’intimité et le quotidien de ces vies minuscules s’infiltrent l’étrange et l’inattendu. Le dérisoire et l’insignifiant prennent alors la dimension d’un conte de fées pour grands enfants rêveurs et tendres. Un livre léger, optimiste certes, mais on peut regretter les dialogues un peu fastidieux ainsi que le choix de thèmes très en vogue mais dont certains sont déjà bien éculés : le milieu « ch’ti », la mémoire, l’enfance…