Le cri du phasme.

COUSSEAU Alex

Eliott, amoureux de Romane, vit avec son père et son frère Emilio. La maison est modeste, même délabrée. Sur le portail, un panneau : « attention chat gentil ». Le père fait de son mieux, mais chacun vit de son côté, ou plutôt à côté de l’autre… Emilio agace son père avec son mode de vie et ses relations marginales. Eliott, transparent, silencieux, est à l’image des phasmes dont il fait l’élevage. Du grenier où il aime à se réfugier avec sa guitare et son bocal de phasmes, Eliott voit surgir par les toits Leila et Sacha, amis de classe venus essayer de le sortir de son enfermement : « Sors de ton bocal », dit Leila. Course-poursuite sur les toits, attirance pour le vide, et sortie nocturne qui aurait pu être fatale. Eliott, sauvé, laissera son bocal de phasmes derrière lui : « le suicide, c’est pas pour moi ».

Ce portrait d’un adolescent dans son cadre familial, scolaire et amical, offre une observation sensible : regard sur les adultes, goût du risque, sensibilité à fleur de peau, soif d’aimer et d’être aimé. Approche originale d’un sujet aussi grave que l’adolescence mal vécue malgré la présence aimante d’un père démuni et de camarades attentifs, ce récit profond et sans concession est très abordable et fort à la fois, d’une écriture rapide et picturale.