Le cheval des Sforza

MALVALDI Marco

À Milan, Ludovic le More rĂšgne d’une poigne de fer et court les jupons. Il utilise les talents de LĂ©onard de Vinci qui habite alors la ville et lui a commandĂ© une statue Ă©questre de son pĂšre. La rĂ©alisation n’avance guĂšre. Intrigues et affaires agitent la cour, ambassadeurs et espions en rendent compte. Les banquiers veillent au grain – de fausses lettres de crĂ©dit circulent. LĂ©onard observe, rĂ©flĂ©chit. Convoitant le royaume de Naples, Charles VIII arrive avec troupes et bombardes. Mais voici qu’un cadavre proprement rangĂ© dans un sac est dĂ©posĂ© sur la place d’armes…  Marco Malvadi (Le mystĂšre de Roccapendente, NB juillet-aoĂ»t 2012) prĂ©sente ses cinquante personnages en dĂ©but d’ouvrage, avec un arbre gĂ©nĂ©alogique des Sforza. Il a consultĂ© maints grimoires, visitĂ© maints spĂ©cialistes. Le ton est volontiers bouffon, les plaisirs du sexe sont gaillardement Ă©voquĂ©s. Les pots de chambre se vident sur les tĂȘtes, Charles VIII « ressemble Ă  un tabouret mal monté ». LĂ©onard, heureusement, est traitĂ© avec respect. Quelques lettres en langage supposĂ© d’Ă©poque sont reproduites. Authentiques ? On ne sait. La construction, sophistiquĂ©e, fragmente les Ă©pisodes sans crier gare, on s’y perd un peu. L’ensemble, burlesque mais instructif, peut plaire ou irriter.  (M.W. et F.L.)