Le chemin de Sarasvati

UBAC Claire

Isaï, la narratrice, vit dans un village du sud de l’Inde. Sa tante, une mégère qui dirige la maisonnée, la traite comme une esclave. Sans nouvelles de son mari depuis plusieurs années, sa mère la protège comme elle peut, lui apprend à chanter, mais meurt quand la fillette a 10 ans. Isaï se lie alors d’amitié avec un intouchable, Murugan, avec lequel elle improvise des chansons. Apprenant que son père, devenu aveugle, vit à Bombay, elle décide d’aller le retrouver. La route sera longue et difficile, mais elle peut compter sur son ami.

 Le roman pourrait constituer le scénario d’un film (b) hollywoodien, avec le début à la Cendrillon, le périple initiatique et l’happy end façon conte de fées, le tout parsemé d’intermèdes musicaux (Sarasvati est la déesse des arts). Si les malheurs de la fillette dans son village suscitent l’émotion, les obstacles et dangers auxquels sont exposés les enfants par la suite semblent bien édulcorés, perdant de la crédibilité. L’écriture immerge avec justesse dans l’ambiance indienne, grâce à des descriptions brèves et efficaces, des allusions sur la nourriture, le climat, la religion, le rejet des intouchables, la place inférieure des femmes (surtout dans les campagnes), les traditions, la pauvreté… Une lecture agréable et dépaysante.