Le bon serviteur.

POSADAS Carmen

À Madrid, Inès Ruano, jolie photographe de quarante-cinq ans, est victime d’une mystification orchestrée par sa mère Beatriz pour d’obscures raisons… D’excentriques personnages tentent de la persuader qu’elle a vendu son âme au diable, lequel veut aujourd’hui la recouvrer. Entre « carambolages de la chance » et superstitions abracadabrantes, imposture et « énorme bêtise » (l’amour), les « bons serviteurs » ont une imagination débordante ! Beatriz est une mère séductrice, intempestive, égocentrique et ne cherche qu’à racheter une conscience perdue il y a des années. L’intrigue prend un tour ironique lorsqu’Inès et l’Apollon envoyé pour la séduire temporairement tombent amoureux l’un de l’autre… Comme dans Cinq mouches bleues (NB juillet 2001), Carmen Posadas brocarde, avec entrain et humour, la « narcissique » société huppée, qui avale d’énormes balivernes sans sourciller. L’intrigue alerte et de courts chapitres mettent en valeur les touchantes contradictions de personnages souvent extrêmes et assez bavards. Les propos sur la malédiction de la beauté et la relation mère/fille sont particulièrement mordants.