Le bon, la brute, etc.

NOLLET Estelle

Bang est venu au monde avec un don magique, vraie malédiction : il suffit que quelqu’un croise son regard pour débiter haut et fort tous ses secrets les plus inavouables. Véritable cauchemar pour les autres, Bang, trente ans, vit seul et… regarde ses pieds. Par hasard, dans un bar, il rencontre Nao qui s’avère curieusement réfractaire à son don. Cette jeune femme passionnée de nature et d’animaux vient d’apprendre qu’elle est atteinte d’une maladie à l’issue fatale proche et qu’elle garde secrète. Tous deux unissent leur destin et décident de parcourir le monde (Mexique, Centrafrique…) en bohêmes curieux de tout et chercheurs d’oubli. 

Après un premier roman, On ne boit pas les rats-kangourous (NB septembre 2009), qui avait déjà attiré l’attention, ce second ouvrage original ne déçoit pas. Dans une même atmosphère étrange, il mélange beautés naturelles, curiosités zoologiques, réminiscences de western (d’où le titre) et entraîne dans un univers enchanteur et tragique. Il vante même les charmes d’une tribu de bons sauvages auxquels succombe l’homme dit civilisé. Le style, vivant, évocateur, séduit particulièrement, alternant phrases crues et descriptions poétiques. Les aventures des deux héros, un peu longues à démarrer peut-être, finissent par envoûter jusqu’à la fin inattendue.