Le bleu de la nuit

DIDION Joan

Joan Didion, Ă©crivain reconnu, sait manier mots et idĂ©es, faire partager ses Ă©motions et ses fantasmes. Et c’est avec une authenticitĂ© lucide qu’elle explorait dans L’annĂ©e de la pensĂ©e magique (NB novembre 2002) son expĂ©rience du deuil de son mari, tandis que sa fille adoptĂ©e commençait une grave maladie. Ici, Quintana est morte Ă  son tour et ce nouveau deuil habite Le bleu de la nuit. Le style direct, l’intelligence des notations sont lĂ  et touchent souvent au coeur. Mais le narcissisme de l’auteur, les rappels constants d’un train de vie branchĂ© – marques et adresses prestigieuses, « people » frĂ©quentĂ©s –, gĂȘnent
 Comme si richesse et accomplissement personnel aurait dĂ» protĂ©ger d’une mort rĂ©voltante. Et quand l’angoisse existentielle de Joan Didion l’amĂšne Ă  dĂ©tailler maladies et symptĂŽmes de vieillesse (finies, les sandales rouges du bon faiseur, aux talons de dix centimĂštres), la compassion pour sa fragilitĂ© souvent Ă©voquĂ©e peut tourner au dĂ©sintĂ©rĂȘt.