L’averse

JACOB Fabienne

Sur un lit d’hĂŽpital oĂč il se meurt, Tahar se souvient. Son enfance dans le bled, son faible pour la maĂźtresse de l’école, ses premiers contacts – il a treize ans – avec des soldats français, le reniement de la pauvretĂ© et donc le dĂ©chirant rejet des siens, la guerre d’AlgĂ©rie, l’arrivĂ©e en France et son mariage avec une catholique. À son chevet il n’y a que des Français : sa femme, son beau-pĂšre, son fils muet et un ancien camarade, militaire du contingent. Selon qu’il s’agit de monologues, de descriptions ou de souvenirs, l’écriture, trĂšs travaillĂ©e, alterne entre la prĂ©ciositĂ© et la violence et peut se modĂ©rer pour laisser poindre l’émotion lorsque les douloureux remords envahissent les souvenirs. MalgrĂ© la sueur, rien de nouveau sous le soleil, mais si Fabienne Jacob (Corps, NB octobre 2010) se laisse parfois emporter par son histoire, celle-ci est inspirĂ©e d’élĂ©ments avĂ©rĂ©s et ne peut laisser indiffĂ©rent..